Suzon Beaussant, experte Serious Game
La ludothèque familiale compte plus de 1 000 jeux, alors rien d’anormal à ce ce que je joue aux échecs à 5 ans ! Je joue à tout : jeux de cartes ou de plateau, jeux de coopération, de compétition, wargames, jeux de rôles, escape games… et me rêve « journaliste de casus belli »… mais la réalité me fait suivre des études scientifiques et m’éloigne de mon rêve.
Alors quand je m’oriente vers la pédagogie, je vois immédiatement la plus-value du jeu dans un contexte d’apprentissage. Je créé mon 1er jeu en 2006 : Les stratèges de l’hygiène.
Depuis, j’en ai créé bien d’autre, pour mon compte ou celui de mes clients. J’en ai parlé lors de nombreuses conférences et de nombreux ateliers. J’ai formé bien d’autres professionnel.le.s à l’utilisation des jeux en formation et au Serious Game Design ou à la création de jeux pédagogiques.
En 2020, j’obtiens le DIU « Apprendre par le jeu » (CRI – ENSPÉ) pour valider mes connaissances théoriques sur le sujet. Je finis major de promo et je suis, depuis, enseignante et coach pour les futures promo.
Quelques questions récurrentes
Jouer est normalement une activité futile : un jeu n’a pas d’autre objectif que celui de nous faire passer un bon moment !
Un Serious Game a, lui, une fonction utilitaire (c’est le coté « serious ») : on ajoute au jeu un objectif qui peut être pédagogique, marketing, communicationnel… Un serious game n’est pas nécessairement un jeu vidéo, ni un jeu de simulation. Il peut prendre la forme d’un jeu de plateau, ou un jeu de carte (on parle alors de jeu analogique).
Le serious game design est l’activité qui consiste à créer des serious game ou des jeux pédagogiques. Le tour de force d’un bon serious game est de parvenir à concilier le fun du jeu avec l’efficacité pédagogique. C’est là qu’intervient le Serious Game Design ^^
La gamification consiste à ajouter des éléments habituellement liés à l’univers du jeu (mécanique ludique, matériel de jeu…) dans un contexte professionnel afin de renforcer l’engagement dans l’activité proposé. Par exemple dans le cadre de la formation, cela peut consister à ajouter un lancer de dé pour définir quel groupe commencera la restitution de son travail ou
faire un quiz à la place d’un QCM.
Je suis ocaludiphobe… Disons que c’est un peu fort ! Je n’ai pas peur des jeu de l’oie mais j’avoue avoir peur de l’utilisation qui est faite de ce jeu en formation ! Tout d’abord, comme son nom ne l’indique pas, le jeu de l’oie n’est pas un jeu ! C’est aussi une activité très peu, voire pas du tout, engageante. Alors l’utiliser en formation n’a pas d’intérêt, si ce n’est de faire dire plus tard aux participant·e·s que jouer en formation … ce n’est pas très utile…